Article paru dans le Perche le 22 octobre 2014.
La seconde vie des friches industrielles
Laissées à l’abandon, parfois réhabilitées, les friches industrielles du Perche représentent un véritable enjeu économique.
HIVERNAGE pour camping-car, stockage, association, shooting de mode, tournage de film publicitaire… À La Perrière, l’ancienne entreprise Dreux (fermée en 1989) connaît une nouvelle jeunesse. Aujourd’hui baptisé La Friche du Haut Perché, le lieu revit doucement sous la direction de Delphine Desjouis-Jacob qui ne voulait pas voir ce site industriel disparaître.
L’histoire de La Perrière
« Nous avons racheté cette friche en 2010, explique Delphine Desjouis-Jacob. Presque trois hectares laissés à l’abandon. Les herbes sauvages envahissaient les allées, les ronces étaient fleurissantes. Certains bâtiments étaient par terre, d’autres résistaient tant bien que mal… Au départ, il s’agissait de pouvoir entreposer les camions de notre société de transport. Puis s’est posée la question du reste : qu’en faire ? Nous voulions préserver ce patrimoine. J’habite la commune depuis 1996 et l’entreprise Dreux fait partie de l’histoire de La Perrière. Cela me faisait mal au cœur de voir ce lieu se dégrader ainsi ».
Alors les idées fusent. Tout d’abord proposer des locaux de stockage, certains bâtiments étant en très bon état. « On a eu des demandes pour entreposer des caravanes, des camping-cars, divers véhicules pour l’hiver. Nous sommes d’ailleurs au complet ». D’autres espaces sont loués pour du stockage.
Equipe de tournage
La grande maison à l’entrée a été restaurée afin d’accueillir une association hollandaise qui propose des thérapies de groupes. Un projet artistique avec une scène de répétition est envisagé « mais l’ouverture au public est très compliquée ». Cette idée est donc mise de côté. Mais d’autres font leur bonhomme de chemin. « Cet été, nous avons reçu une équipe de tournage pour un film publicitaire. La société de production recherchait un site industriel, brut. Ils ont été conquis. Ils souhaitent revenir aussi nous réfléchissons à rénover un bâtiment afin d’accueillir d’autres tournages ». Des graffeurs reconnus ont été sollicités afin de réaliser de nombreux graffitis, visibles à l’intérieur du site.
Un photographe de mode est également venu faire quelques photos dans un des bâtiments. « Ces rendez-vous ponctuels sont intéressants pour nous, précise la propriétaire. Cela fait vivre le lieu. Et même si nous continuons à rénover cette friche, nous conserverons cette identité industrielle. On ne change aucune structure, on retape dans le même esprit. On modernise mais sans changer grand-chose ».
Ateliers d’artistes
Des contacts sont également pris avec des artistes locaux à la recherche d’ateliers. Bref, la friche industrielle née de la fermeture de l’entreprise Dreux semble renaître de ses cendres. Un long travail et beaucoup d’argent mais au final la fierté pour Delphine Desjouis-Jacob de participer à la sauvegarde d’un patrimoine commun. « Beaucoup de personnes se disent ravies que le site vive à nouveau, du moins que des bâtiments soient préservés ».
N.L.